mercredi, 01 février 2006
El Lobito Majo in Mexico (10)
Voyage retour
En métro jusqu’à l’aéroport. Ça fait marcher : les départs internationaux sont à l’autre bout. Iberia, c’est l’avant dernier guichet !
Je retrouve "Flo" et son entraîneur qui reviennent de tournois de tennis. C’est rigolo, on a voyagé ensemble à l’aller aussi.
Surprise dans le café-resto : sur la note figure un droit d’entrée. Comme il n’est pas affiché, je m’étonne auprès du chef de bande des serveurs. Je sens comme une injustice. Mais il est gentil et m’offre gracieusement ledit droit d’entrée.
Dans l’avion, au petit-déj y a un croissant. Génial ! Il est fourré au fromage et jambon. Beuark !!! Désormais je rêve de bon pain, et d’un croissant avec un vrai café qui accélère le palpitant.
Quatre heures d’attente dans l’aéroport de Madrid. J’entends de nouveau râler des français. Comme cet homme qui se plaint des cinq heures d’attente pour cause de retard avionique. Déjà qu’il a attendu neuf heures à Calcutta ! Ça doit lui faire du bien de le dire. Mais ça fait pas avancer l’avion.
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N’oublie pas que,
Sans doute,
Tu as tort.
(El Lobito Majo)
Octobre 2005
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dimanche, 29 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (9)
Mexico Distrito Federal
À Mexico, comme ailleurs, le marché de la peur fonctionne très bien. Les hôtels appellent un taxi pour toi.
« Pas le métro : on sait jamais…
- Oui, mais moi, j’ai encore rien vu de louche dans le métro !
- Oh ! Oui, mais on ne peut pas deviner quand le malheur arrive. »
Et puis il vaut mieux sortir dans des endroits connus des gens de l’hôtel, c’est plus sûr… Bon, c’est vrai que certaines rues n’ont pas l’air très sûres. Mais avec un peu de feeling, on n’y va pas. Cela dit, c’est quand même bien de quitter les zones hyper touristiques pour trouver un vrai lieu avec rien que des Mexicains dedans… Et quand les filles dansent, avec un peu de sueur vers deux heures du matin, impossible de ne pas engager la conversation pour réclamer une leçon de danse.
Douze mille musées à Mexico. Frida Kahlo, où l’on voit plus les œuvres du mari Diego Rivera. La maison est vraiment touchante. J’ai bien aimé la mini pyramide dans le jardin. Je veux la même. Avec aussi la fontaine et les statuettes trapuesoïdales Maya ou Toltèques ou je sais po quoi, je les mélange tous.
J’ai raté le musée Trotsky. À cause de ce con de guide du routard qui indique une fermeture à dix-huit heures au lieu de dix-sept. Le GDR du Mexique n’est pas très à jour. Heureusement, il a de bonnes cartes et de bons tuyaux pour les bus. Mais des fois y a moins cher (25%) et plus rapide (25% aussi) juste en face. Bon, donc pas de Trotsky. Palais des beaux-arts. Palais national, halo de lumière genre illumination divine en face de la cathédrale. Des rues entières de maisons coloniales en enfilades et qui débouchent sur des temples Mayas.
L’argent est partout, pour tout. Manger, boire, pisser, dormir. À croire que le fric est devenu un besoin naturel de l’homme.
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mercredi, 25 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (8)
Pallenque
Exercice de prononciation :
Tres tristes tigres trabagan trigo en tres tristes trastos
Sur le Zocalo, il y a cet hôtel qui ressemble au temple des ruines. La ville n’a pas grand autre charme que d’être calme. Pas d’architecture clinquante, la place centrale est assez terne. On sent la pauvreté de la région.
Un groupe manifeste devant un bâtiment administratif. Je ne comprends pas ce que crache le haut-parleur. C’est déjà pas évident en français, les haut-parleurs alors en espagnol ! Je demande autour de moi, et l’on m’explique que ces gens réclament un accès à l’eau potable, des chemins carrossables de l’électricité et… des logements. Des panneaux indiquent que l’huile politique locale ne respecte leurs droits ni à l’association, ni à la manifestation. Aujourd’hui (non plus) il ne les reçoit pas. En fin d’après midi, la meneuse réunit son petit monde et répète :
« C’est faux : il y a de l’argent à Pallenque. »
Il y a des gens comme moi, qui viennent visiter la ville et y dépensent de l’argent. Elle me montre du plat de la main, poliment, en disant « ce Monsieur ». Faut dire que je me suis fait remarquer avec mon gros appareil photo camouflé au sparadrap. Je dois bien être le seul touriste à photographier les manifs des Indiens ! Bref, elle explique comment cette place et les abords sont beaux (elle est po très difficile la dame) et que c’est bien dommage que ce soient toujours les mêmes qui en chient dans la vie. Elle a pas tort.
Je rencontre aussi Brenda et Aïde. Avec elles, on va dire que je pratique l’espagnol. Nous échangeons un peu au sujet des subtilités de la langue.
Une autre très jolie indigène sur le marché artisanal de vente exclusive aux touristes. Ah oui, les politiques locaux affichent partout leur super action constructive du marché artisanal. Il y a là six Indiens qui se partagent la place de trente… Elle m’explique que pour accéder aux services publics il faut avoir un logement. Sans logement, ni électricité, ni eau, ni égout, ni voie carrossable. Tiens, ça, c’est comme chez nous…
Visite des ruines. J’y vais seul, et c’est bien. Immense, j’ai mis près de cinq heures à en faire le tour. Des temples par dizaines, un lézard - Pardon, le Roi des Lézards - m’accorde de poser à trente centimètres de l’objectif pour une photo gros-gros plan. Merci, Altesse.
Un iguane, lui, ne m’a pas jugé digne et s’est planqué sous une pierre. Idem pour le lézard vert. Tant pis pour vous, z’avez qu’à y aller vous à Pallenque.
Seul, je prends le temps de lire. Mais non, pas les signes préhispaniques ! Les explications ! Je prends aussi le temps de saisir l’énergie du lieu. Des lieux. Il règne tout de même une ambiance forte de mort et de sacrifices. Dans le même temps, la quiétude du site est immuable. La jungle tout autour, la ballade sous les arbres, du long ruisseau et des cascades. Cette sirène, les pieds dans l’eau, sous le pont… Belle rencontre encore. D’autres belles vues depuis le haut des temples. Sur d’autres vallées, plus vertes, moins sensuelles…
Mercredi, les manifestants sont de retour sur le zocalo. Ils sont juste devant la porte. Ou plutôt juste devant un cordon hybride de police nationale et locale. Aucune violence. Tout se fait dans une surprenante immobilité. Ils ne sont pas reçus non plus cette fois-ci. Mais je peux enfin capter un tract qui confirme ce qu’on m’a expliqué. Ne pas le perdre ! Les Entorchistas ont défilé en ville avec leurs drapeaux rouges. Je crois bien que ce sont des copains communistes…
J’ai peur d’aller à Mexico city. Paraît que y a des méchants vilains partout qui veulent me trouer la peau. Je prends le métro. A pas peur ! Enfin, si, mais bon, je mise tout sur ma "buena onda"… BINGO ! De tout mon voyage au Mexique, le plus gros danger que j’ai couru c’est à Guadalajara. Sur un trottoir, un chien allongé n’a pas fait place. Et même qu’il a grogné, eh ! Figure toi que j’ai dû faire tout le tour de toute une voiture garée à côté. Enfin presque, fallait de toute manière que je traverse la rue. L’hôtel était de l’autre côté.
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dimanche, 22 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (7)
San Cristobal De Las Casas
C’est vrai que c’est beau. Que les gens sont calmes. Mes vêtements sont encore tachés du sable et de la terre rouge de Mazunte. Le choc thermique est fort. Je ne transpire plus donc je pisse plus. Marrant. La ville est vraiment mimi. Je croise un flot de mexicains qui prient en marchant. Ils fêtent l’année de l’Eucharistie. Je les suis et nous arrivons devant la cathédrale. Ici la messe a ses adeptes. La cathédrale déborde de monde. Devant, sur la place, les badauds et les touristes regardent la façade jaune (mais un vrai jaune qui pète, hein !) engloutir la foule. Il y a quelque chose de magique à entendre la foule reprendre en chœur les chants sacrés en agitant leurs fleurs, leurs croix et leurs pancartes à la gloire de Jésus.
Je visite deux petits musées. Le musée Na Bolom est mélangé à un hôtel-restaurant. J’y admire des photos et des objets indiens, un film sur les premières expéditions chez les Lacandons. Flèches, hamacs et poteries.
Toute l’économie ici semble tourner autour du tourisme. Il faudra revenir pour chercher de nouveaux lieux moins mangés par le capitalisme. S’il en reste. Il y a sûrement à faire dans ce Chiapas. Ici, à San Cristobal les Indiens que je croise vendent des colliers et des porte-monnaie moches. Le véritable artisanat local, c’est le cuir. Celui qui pue longtemps. Parfois une femme indienne me suit sur plusieurs centaines de mètres pour me vendre ses babioles. Elle doit avoir pris l’habitude de faire pitié.
Ici, pas trop d’Américains. Mais les Européens ne sont pas mieux. Ils débarquent avec leurs grosses valises et leurs poches remplies d’euros. Le différence de niveau de vie est telle qu’il est quasiment impossible pour un Mexicain de ne pas voir chez le touriste un porte-monnaie sur pattes. Et encore, c’est la saison basse et je ne fréquente pas les hôtels de luxe…
J’aime bien me poser sur une place, en retrait, pour regarder vivre les gens.
Je me souviens de ce vieux couple à Oaxaca. Très gentils. Nous avons bavardé sur le zocalo. Je crois qu’alors c’était magique. Pas de mot en anglais, du pur espagnol. Enfin, plutôt du pur mexicain. Je pense avoir fait une bonne photo d’eux.
Pourquoi ne pas relier San Cristobal à Pallenque à cheval ?
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mercredi, 18 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (6)
Mazunte
Pas de hamac pour les nuits en cette saison. Il pleut encore trop souvent. Ici, il fait chaud. On transpire en permanence au milieu des plantes tropicales. Je baigne un peu dans mon jus.
Près de la terrasse où l’on mange, je repère un nid de colibri. Trop mignon.
La piaule est spartiate mais dispose d’un hamac sur un balcon. L’endroit est très tranquille, au milieu de la "jungle". Balam Juyuc, la tanière du jaguar. J’y côtoie les oiseaux. Je ne connais pas leurs noms. L’un est jaune sur le devant, ses ailes sont bleues. Un couple d’oiseaux noirs aux ailes jaune solaire batifole dans les arbres et au pied des cactus. J’oublie la grosse perruche. Elle est jaune aussi.
Je ne compte plus les papillons. Si tu souhaites un papillon d’une couleur particulière, tu le vois dans l’heure qui suit. Les lézards fuient sur mon passage. Le bruit des herbes et feuillages qu’ils déplacent en courant m’indique où regarder. Généralement, je le trouve. Ou gris, ou vert. Parfois larges comme trois doigts. Enfin bon, ça dépend des doigts…
Je me baigne pour la première fois dans l’Océan Pacifique. J’ai un peu les chocottes de croiser un requin. Parfois je sens quelque chose entre mes jambes. Mais ce n’est rien. Enfin, je crois.
Comme si j’avais huit ans, je joue dans les vagues. J’ai bien fait d’éviter les premières heures de l’après-midi. Les enfants du village viennent se baigner. Avec leurs vêtements. Dommage qu’ils soient moins nombreux que les touristes. Mais c’est bien rigolo de se faire embarquer par une grosse vague au milieu de leurs cris.
Le stress du voyage de nuit est oublié. Vingt quatre heures de repos. Yolanda, la superbe jeune fille qui sert au resto du Juyuc doit bien être le seul rayon de soleil rafraîchissant du quartier.
Mais pour l’heure je pars de nouveau. Comme pour me retenir encore un peu, un serpent fuit devant moi. Il traverse un peu plus loin l’escalier que j’allais emprunter. Je le regarde un instant filer vers un amas d’herbes touffues. Il est noir, strié de gris clair. Dans sa longueur. Quand il est caché je reprends la route avec mon sac trop lourd sur le chemin de terre. À l’aller Luis m’avait traîné dans son pick-up. Je transpire à grosses gouttes. Je dois souffler sur le bout de mon nez pour en chasser la sueur. Parfois, je manque de bol et la goutte se ramasse sur mes lunettes. J’y vois flou. Tant pis.
Je m’arrête aux abords du village pour acheter de l’eau. Je bois une bière. Pause. J’ai bien fait. Passe devant moi l’ange de Mazunte. Yolanda. Elle me sourit et le monde autour n’existe plus. Ou peut-être existe-t-il plus… Va savoir. Elle part en ville. J’écourte la pause et la suis dans un collectivo pour Pochutla. La sueur sur sa lèvre supérieure brille et illumine son sourire. Elle descend bien trop tôt. Je lui fais un signe par la fenêtre. Elle me le rend avec un nouveau sourire. Adiós.
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dimanche, 15 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (5)
Oaxaca
Je fais bien, Nery est comme une jolie fleur au milieu de la salle d’attente de la gare d’autobus. Je m’arrange pour m’asseoir près d’elle. Elle est dans mon dos. Je ne sais pas pourquoi, je sens son regard sur ma nuque. L’arrivée de deux routards italiens très amusants me permet de me la jouer un peu. Je parle anglais, puis espagnol (en fait je baragouine plus l’espagnol que je ne le parle) un peu trop fort. Je sens ses réactions. Je me retourne pour lui demander à quelle heure est le premier bus pour le centre. Six heures. Merci, Gracias.
Faut oser, se retourner encore.
« Vous attendez le bus aussi ?
- Non, la maison où j’habite ouvre à six heure et demi. »
Au moins, elle reste dans le coin. Ma petite institutrice de maternelle. Un pocket model comme je les aime. Elle a froid quand elle me guide à l’arrêt de bus. Je la réchauffe un peu. Trop timidement. Le bus arrive. Je prendrais quelques photos du lever de soleil sur le centre. Je pars. À demain.
Toute la journée, je vais attendre demain. Je m’étais juré de plus le faire. Mais c’est si bon. Un peu comme le tabac. On dit souvent que c’est la dernière clope…
Je ne peux pas me souvenir de son nom. Je l’appelle Crystal. À cause de ses yeux. Et du Mescal aussi, peut-être.
Et voici qu’un deuxième ouragan, Wilma va frapper le Mexique. Je ne sais pas s’il va toucher les terres ou Mazunte où je pars ce soir. Nous verrons bien. La vida Loca.
Une nuit dans le bus. Mal dormi. La clim, comme d’hab, est trop forte. Il fait froid, je me couvre, je transpire. Le bus diffuse un navet dont le héros est un danseur amoureux d’une danseuse blonde. Bref, film caca doublé en espagnol. Je chausse mes boules Quies et tente de dormir. Un premier arrêt puis Pochutla, village crado jonché de poubelles éventrées. Je cherche le bus pour Mazunte. Je demande trois fois. Trois fois, on m’indique une direction différente. En fait il faut prendre une sorte de camionnette. À l’air libre. Le vent, ça réveille un peu. Pas trop : manque de sommeil.
Luis me propose un lift dans sa voiture jusqu’aux cabanes de David et Clara. Deux expatriés français.
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mercredi, 11 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (4)
San Miguel De Allende
C’est là que je l’ai rencontré. A San Miguel De Allende.
Ville tranquille, très culturelle et un peu festive aussi. Au milieu des vieux Américains en retraite qui viennent chercher ici le rêve que l’Amérique (USA) ne leur a pas réalisé. Je crois que ce n’est justement qu’un rêve. Une illusion. Bon, après tout, tant pis pour eux.
Il me raconte son histoire. La belle LN, l’appartement, le chien et la fuite. Il croit encore dur comme fer qu’il fuit LN. Je ne sais pas s’il faut lui dire que je viens à peine de la quitter. Elle est encore nue dans mon lit. C’est tellement étrange de rencontrer ici un ex d’LN. Il me parle du bracelet de cheville… À croire que tous les doigts du monde ne cherchent que cette chaîne.
Nous partons boire un verre. Nous écoutons le récit de voyage de David, un Canadien de Québec qui ne se sent chez lui que sur les routes d’Amérique Latine. Le vrai voyageur "k’o un blinhonde daim choqu’ ville" Tabernac’. Adriana du Chili s’endort.
J’en ai marre. Ce rade est mort. Aly. La peintre aux mains si douces. C’est pas qu’elle soit très belle, mais quand elle pose ses mains sur moi, je fonds. J’ai vraiment envie de la retrouver. sentir ses mains. Encore une fois.
De toute manière, LN dort dans son Jet Lag.
C’est vrai qu’elle peut rendre fou LN. On sait jamais ce qu’elle fera demain. Ni avec qui. Et ça, il y a bien encore 90% des mecs que ça peut tuer. Pas moi. Plus. Elle est choucarde parce qu’elle offre tout sans condition. Le lui interdire, c’est la tuer. Tuer LN, à cette heure, je peux pas.
Je change de pôle.
Aly plus là. Tant pis. La musique pop du groupe local fait fureur. David branche la (TRES JOLIE) chanteuse. En 5 minutes, il a son mail, son téléphone, et une invitation à lui rendre visite. Très fort !
LN veut voir si Manu Tchao ne serait pas à San Cristobal De Las Casas. Voilà qui simplifie ma tache.
J’ai envie de voir Oaxaca.
NO TRAIGAS TU CAMARA TA SUELTA CUID TUS ESPALAS SIEMPRE
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dimanche, 08 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (3)
Guadalajara
VIVIR PARA SER LIBRE O MORIR
Preso Politico José Luis Alejo
28 mai
LIBERTAD
Frente Indepiendente De Organizaciones Sociales De Jalisco
AVANZAR Y LUCHAR POR EL PODER POPULAR
« Jota » imprononçable. Pas loin : le village de Tequila, un piège à touristes de plus. J’irais pas. On me la fait pas. C’est bien plus marrant de se faire payer des bières et des Micheladas par trois énormes mexicaines-américaines. D’après les locaux, ce sont les pires !!! Pourtant, malgré tout, elles sont sympa, et elles sont rigolotes. Les "trois grasses". Ca me rappelle mon père qui ne peut pas s’empêcher de ressortir cette blague super marrante chaque fois que se radinent trois grosses bonnes-femmes.
Carmen, elle a son cul dans les yeux. C’est fou, son regard appelle le sexe comme un "au secours". C’est pas vraiment la plus grosse, mais c’est elle qui parle le plus fort et drague le plus ouvertement les serveurs. Le plus frappant, c’est le côté ostentatoire du comptage de biftons et du calcul de la propina.
La pollution, les bagnoles empilées, les télé qui crient, et les putes trop moches du centre ville. De nouveau, l’envie de bouger prend le dessus. Bus première classe avec diffusion d’un remake américain de la cage aux folles (VOST espagnol !). Michel Serrault garde le grand mérite de la création de son personnage.
Guanajuato
A Guanajuato, c’est un feu d’artifice de rencontres. Tchèques qui parlent en anglais en famille, encore des Américaines, mais des vraies. Mieux, des anti-Bush, anti-guerre. Ouf, il y en a pour de vrai ! Un Corse, des Israéliens et des Français. Ouf, ça fait du bien de parler un peu sa langue. Mais ça fait aussi un peu Jean-Claude Van Dhame de ne plus trouver ses mots…
Opéra de Pékin, avec en premier plan les vendeurs de confiserie. Spectacle gratuit. Mieux : Deux pour le prix d’un !
Un verre au bar "La Dame Aux Camélias, C’Est Lui". C’est ma première salsa, dans les bras d’une cinquantenaire hilare et sous les yeux moqueurs des locaux, jeunes et vieux. Je fais danser les trois femmes, en alternance avec un jeune Mexicain beaucoup plus doué que moi.
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mercredi, 04 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (2)
Banlieu de Mexico
Ce que ça peut être bon une douche. Même froide. Le savon est un luxe dont je ne me prive pas. Je visite toute la famille et chacun est content de me voir. Je me dis que l’accueil mexicain, c’est vraiment de la balle. Puis me rends compte de la banalité de mes propos et passe à autre chose.
Dieu sait pourquoi, c’est le bracelet de cheville d’LN qui lui vient à l’esprit. Sans doute parce qu’il aimait bien, quand ses mains coulaient le long de ses jambes, se laisser surprendre par cette délicate et légère chaînette d’or fin. Elle ne l’enlevait jamais. Il trouvait ça tellement romantique. À l’époque.
Un « hijo de puta » a mis la famille dans la merde. Tous doivent se consacrer à récupérer le gros tas de fric que le gazier leur a arnaqué. On tiendra les promesses de visites à la fin du mois. Pour l’heure, Il faut partir. Encore. Allons donc rencontrer deux routards mexicains à Morelia, goûter quelques tacos, boire une piñada et une Corona. Après, je serais ravi de trouver de l’eau chaude dans cet hôtel miteux que les deux tourtereaux voyageurs m’auront aidé à dénicher. Miteux et pas cher. J’aime bien quand c’est pas cher. Ca sent les bas fonds, et là, au moins, il y a des moustiques. J’ai bien cru que c’était une légende les moustiques. Ben non.
Au passage j’apprends que depuis Morelos, Hidalgo et les autres, justice signifie rendre la terre à ceux qui la travaillent. Ca veut aussi dire : vaincre ou mourir. Ca fait une boule dans ma poitrine. Buenas noces.
Oh, et puis non. Une dernière clope.
Buenas noces.
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dimanche, 01 janvier 2006
El Lobito Majo in Mexico (1)
Aéroport de Madrid
Il tenait la barre verticale pour ne pas trébucher dans le bus, puis posa le front sur sa main. Il se demandait comment il allait bien pouvoir s’en sortir. Un grand désespoir pesait sur son moral. Le pauvre. M’enfin, faut dire, c’était bien fait pour sa gueule. A-t-on pas idée aussi de faire une si grosse bêtise.
Pourquoi donc ? Ce putain de jour d’octobre ! Tout, tout. A part le chien, il avait tout détruit chez L N. Cette belette.
Elle allait remuer ciel et terre pour lui faire payer cet affront et les travaux qui vont avec. Pour l’heure, dans son costard, il fait pas le malin. Partir. Ah oui, partir ! Loin. Il lève le front et se dit que c’est une peu ridicule ce bus pour parcourir les 300 mètres qui séparent le terminal 16G de l’avion.
Heure locale. Six heures. Mais pourquoi avoir oublié ma montre au contrôle de police ? Le briquet ça va, j’en ai un autre, mais pas la montre ! Ya pas d’horloge. Nulle part. À croire que les Mexicains vivent sans heure. Ou alors ont-ils tous une montre ?
Le numéro de téléphone que j’appelle n’a pas l’air faux puisqu’il sonne. Dans le vide. Bon, c’est bien gentil d’avoir attendu un peu - six heures, c’est tôt pour appeler - mais pourquoi personne ne répond ? Mystère. 8h30 quand elle décroche. Ouf ! C’est pas facile de trouver les mots dans une langue dont on en connaît quatre. Je tente en anglais. Puis mélange l’anglais et l’espagnol. On se rend pas compte au quotidien de la quantité d’informations contenues dans « Salut, c’est moi. Ca va ? Oui ça va, un peu fatigué, mais ça va. Je suis à l’aéroport, je peux prendre un bus. Non ? Ah, ok. Je suis au terminal E1, mais je peux bouger si c’est plus simple pour se garer. Non ? Ok, je bouge pas. Combien de temps il te faut pour venir ? Une heure ? Ben, euh, à dans une heure alors… »
Merde, je connais pas la tête du gars… Bon, je vais faire avec. Soyons vigilants. Faut repérer un homme, la cinquantaine. Facile dans un aéroport. Après tout, c’est pas le bout du monde, c’est tout petit l’aéroport de Mexico…
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